As-tu perdu du poids?

As-tu perdu du poids?

Oui?

Sentiment de fierté, de liberté qui fait naître un large sourire à tes lèvres alors.

As-tu perdu du poids?

Non?

Ish... Tête basse, dos courbé par la culpabilité, peut-être même ce regard de colère envers l'interrogateur qui ose t'attaquer sur ce point sensible. Pauvre de toi. Tu n'as pas réussi à faire bouger le chiffre de la balance, celui que tu regardes assidûment, en espérant le voir fondre grâce à tes yeux emplis de volonté.

As-tu perdu du poids?

Une simple question. 5 mots.

Courte interrogation qui, de par la réponse émise à sa suite, à le pouvoir de nous gonfler de confiance. Avec le contrepoids de plutôt nous faire sentir hors norme si on doit y répondre par la négative, sentant se dessiner sur notre front le mot échec ou erreur. C'est dur de répondre à cette question sans porter nous-mêmes un jugement, une standardisation.

C'est un réflexe de base de catégoriser par l'extérieur. Pensons à cette première impression qui ne trompe pas. Qui détermine. C'est le regard physique sur le physique qui s'abat. Autant on se sent "scanné" par ces personnes qui ne connaissent que cette partie apparente, autant on sort notre loupe pour les scruter en retour.

Mais est-ce que l'idée préconçue de la minceur ou de l'atteinte de la limite de ce poids qu'on appelle santé est nécessairement un signe de force, de volonté, de victoire? À force de contrôle, d'analyse d'assiette, de calcul de calories brûlées, de restrictions, de culpabilité? Permettez-moi d'en douter.

Par chance, le monde évolue. Il change. Surtout, il comprend.

Qu'à la manière des flocons, chacun est différent! Que pour l'un, fondre comme neige au soleil n'est pas synonyme de sain. Que pour l'autre, prendre des joues ne l'est pas non plus! Ainsi, pour lui ou pour elle, pour toi ou pour moi, c'est différent!

Les facteurs externes et internes jouant sur LE chiffre de la balance sont multiples. Stress, angoisse, dépression, maladie, deuil... Pas de quoi à être fier ou à envier non? À l'inverse, vacances au soleil, découverte d'un nouveau sport, le cœur en amour, le ventre rond d'une grossesse, ça change un corps également. Et ça... c'est positif. En fait, c'est être en vie.

Par chance, le monde s'éduque et met davantage l'accent sur ces facteurs que sur le chiffre clignotant de votre balance. La pression sociale est là, oui... Le discours majoritaire populaire convient d'un idéal de beauté, oui. De se conformer à l'atteinte d'un tel idéal, c'est notre choix.

La question qui tue... (musique et éclairage manière TLMEP)

As-tu perdu du poids?

Que votre réponse soit affirmative ou négative, c'est vous qui conférer du pouvoir à celle-ci.

Faites l'exercice et compter le nombre de commentaires que vous portez sur l'apparence, sur le physique des autres. Puis, écoutez-vous émettre ces critiques sur votre corps. J'espère que ce mini défi vous permettra de voir que pour changer cette pression sociale, on doit initialement travailler à changer notre propre discours en prenant conscience de l'impact que celui-ci peut avoir sur notre entourage.

Pour mieux vous éduquer sur la diversité corporelle, je vous invite à consulter la page suivante sur la journée internationale sans diète : Journée internationale sans diète | ÉquiLibre

 

  

Véronique Dufour Kinésiologue

Ambassadrice à MonGymEnLigne

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