Cours-tu vite?
Cours-tu vite toi?
Combien de minutes par kilomètre parcouru? Quelle distance finale?
1 km? Seulement... Ultramarathon? Wow! Je m'incline devant la force de ton mental!
Sans dénigrer la valeur d'un entraînement athlétique reliée aux coureurs compétitifs, oublions un instant les chiffres. Pour les recrues de la course à pied, j'ajouterais à ces questions depuis quand. Toi, depuis quand cours-tu?
Car avant de parler de statistiques, de données entrées dans l'ordinateur, posons-nous cette question souvent oubliée, préventive d'un découragement ou d'un mal au corps à long terme. Parlons du geste en soi, de cette action ; courir. Revenons à la base, question de mettre nos priorités à la bonne place!
Malheureusement, on ne se rappelle pas du sentiment d'euphorie, de liberté de nos premiers pas... Insatiable, à vouloir se tenir debout. Petites mains tendues à la recherche d'un doigt auquel s'agripper, pour se rassurer. Puis l'assurance dans les pieds, les jambes, le corps, avec la solidité en prime, les petits pas se font de plus en plus rapides. Jusqu'à ce qu'ils nous amènent au trot, puis au galop.
Un enfant, ça galope, ça gambade, ça court vite, sans même y penser!
Si seulement on pouvait se remémorer ce plaisir initial de se déplacer. Force est d'admettre qu'on continue de grandir et qu'on prend conscience de notre environnement. Debout, surélevé, on voit plus large, on se met en mode périphérie.
La marche de l'escalier devient alors un étage complet, puis plusieurs paliers à gravir. À voir trop loin, on oublie de faire nos petits pas. Apparaît alors fort et rassurant, illuminé de ses boutons scintillants, l'ascenseur. L'environnement automatisé, dénaturé de notre ère fait son entrée dans nos vies. Entouré de ces aides extérieures, on prend des raccourcis. Peu à peu, notre perception innée de vouloir marcher, grandir, courir, explorer, change radicalement. L'acte naturel ne l'est plus et la chance de se mouvoir génère désormais des ; IL faut (écoutez André Sauvé vous l'expliquer, c'est du bonbon!). Il faut que je prenne les escaliers, il faut que je marche pour aller travailler, il faut que je commence à courir.
Et au travers de ces pesanteurs que l'on s'inflige, on réalise qu'au fil du temps, ce qui était naturel au départ ne l'est peut-être plus désormais. Ainsi, notre corps devient lâche et à la manière d'un enfant qui découvre la marche, on doit réapprendre à courir. Et c'est majoritairement la nouvelle norme d'aujourd'hui. Ainsi, avant de s'interroger mutuellement "Cours-tu vite?", demandez premièrement "Cours-tu?". Peu importe la vitesse et la distance, retrouvez l'inné de ce geste, à votre rythme.
En renouant avec notre base solide, le galop reviendra au naturel!
Pour vous aider, voici 3 références utiles pour s'initier à la course à pied :
- La Clinique du Coureur. [http://lacliniqueducoureur.com/].
- CHOUINARD Richard & Natalie LACOMBE. Course à pied : le guide d'entraînement et de nutrition. Orinha Média, 2016, 372 p.
- HARVEY, Jean-François. Courir mieux. Éditions de l'Homme, 2013, 312 p.
Véronique Dufour Kinésiologue
Ambassadrice à MonGymEnLigne
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